AVC : Après, la Vie Commence…

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C’était un premier avril. 2016. La bonne blague. Ca m’a pris au petit matin. Heureusement que Sacha était là. J’ai vu tant d’amour dans ses beaux yeux bleus… Heureusement que je suis vite arrivée à l’hôpital. Heureusement que, depuis deux ans, ils utilisent une nouvelle technique. Heureusement. Parce que sans tout ça, je serais au mieux, paralysée du cerveau gauche, incapable de parler, alors que tout est clair dans ma tête, au pire, morte, et comme je vivais seule, ça aurait probablement été le cas. C’eut été sans doute une belle mort. Je ne sais pas si c’est parce que Sacha été là, mais moi, j’étais à LaLaLand. Même quand j’ai dégobillé tout mon soul dans l’ambulance, c’était LaLaLand. Tout ce qui m’arrivait avait de l’intérêt pour moi. Mais c’était comme… une simple curiosité. Je ne sais pas si c’est parce que j’ai vu tout cet amour dans les yeux de Sacha qui me disait “Tout ira bien.” ou si mon cerveau droit est libre de toute autre émotion que celle d’un bien-être total.

Et puis en trois jours, c’était fini, à la fin de la semaine j’étais dehors, avec pour ordre du médecin de me reposer un mois. Bon, j’ai quand même commencé un bouquin sur Sacha en deux langues, mon Yougo et mon Franchouille, et le programme sur l’inconscient. Mais sinon je me suis bien reposée, à regarder des séries, pendant bien un an, et à me balader avec Babouchka. Je me suis faite une déprime “post AVC” quelques mois, même si je n’avais aucune séquelle, à part une très très légère aphasie, c’est à dire que je savais très exactement ce que je voulais dire, mais je ne trouvais pas les mots pour le dire. Ca m’arrive encore mais uniquement quand je suis très fatiguée.

Au moment où j’ai enregistré le programme sur l’inconscient, j’en était encore à ne pouvoir dire qu’excusez-moi, lorsque ça m’arrivait, et chaque fois que j’arrivais à le dire après un long silence, ça recommençait, alors ben moi aussi :o) Bref, je n’étais pas très assurée, j’ai tout lu, j’ai pas improvisée sur un canevas comme avant, dans les Petites Leçons d’Enfants aux Adultes de leur Temps, une émission radio Alunissons.

Et puis une mise à jour automatique WordPress a craché tout le site Alunissons. Ca devait être en mars, de cette année. Apparemment, l’Univers trouvait que ma situation avait assez duré. Au RSA, en région Parisienne, deux ans, juste pour arriver à apporter des financement à Alunissons. Mon asso pour encourager et développer la créativité de tous. Je l’avais conçu comme  un média où ceux dont on s’y attend le moins emploient leur créativité pour le bien de tous, comme Les Fralibs, cadeau du ciel tombé au moment parfait, évidemment. Mais là, ça semblait assez.

J’ai essayé un temps de suivre les deux. L’asso, et mon boulot de webdesigner. Début avril, je me suis offerte une séance de Quantum Healing Hypnosis Technique. Et ça m’a fait passé la dépression post AVC en six heures. Je l’avais peut être décidé à l’avance, mais en tout cas, ça n’a pas été bien difficile d’en sortir, tout naturellement.

Et puis, pour la première fois, je n’ai plus vu mon métier simplement comme un gagne-pain, quand mes rêves étaient ailleurs, dans un métier de mon invention, Artiste Passeur, passeur d’un savoir encore en émergence, encore à construire, un territoire encore inexploré, puisque chacun a le sien à découvrir, notre inconscient ! Sujet qui me passionne depuis toujours, et en particulier, depuis mes 21 ans, lorsque j’ai lu L’inconscient dans la classe, de Francis Imbert.

Le webdesign est la source même d’absolument tout mon savoir utile, et le moyen le plus simple et efficace de le transmettre. J’adore créer des sites pour des personnes qui s’occupent du bien-être, ça me fait un bien fou, toutes ces belles images, d’endroits où les gens peuvent travailler par exemple, le design biophilique, et jusqu’aux formations bien-être pour le personnel de santé !

J’ai aussi déménagé à la campagne, deux mois après l’AVC, moi, la fille des villes, du goudron et des lumières nocturnes. Ca fait un bien fou de se centrer un peu sur soi, pour quelqu’un d’aussi solitaire que je suis. Paraît que ça s’explique parfaitement avec mon chemin de vie 7 :o) Mais chaque nouvelle vie apporte son lot de nouvelles connaissances, et il y a bien des nouveaux clients que j’ai instantanément ressenti comme amis.

Sur le mur FB de Michael, j’ai pu voir ceci hier :

 

Et Jérôme m’a donné le titre de cet article, un ami à lui qui avait eu l’AVC lui avait donné. Paraît qu’il a eu la trouille de sa vie. J’aimerais savoir quelle partie du cerveau a été touché, et combien de temps il en a souffert. Parce que moi, je n’en ai pas souffert du tout. J’ai eu une journée de flippe, quand le bras a recommencé à me faire mal, mais j’ai repris les médocs et c’est passé. J’ai du mal avec ça. Condamnée à en prendre chaque jour de ma vie. Pourtant, je prends bien des clopes plus d’une fois chaque jour depuis que j’ai seize ans. Mais voilà, ça, ça me dérange. En tout cas, tout naturellement, ma vie a bel et bien commencé après tout ça…

Avant, je ne vivais que pour les autres. Et je ne m’arrêtais pas pour sentir la rose. A présent, je vie encore pour les autres, mais aussi pour moi. Je me sens de plus en libre d’être moi. La nana qui parle aux bébés et aux animaux comme à tous. Qui leur chante des chansons, pour les voir joyeux. Une nana qui aime ne bosser qu’avec ceux qui ont la bienveillance comme unique but. Qui ne supporte pas les guerres. Les petites comme les grandes. Qui peut s’émerveiller d’un rien, comme l’enfant qui vit en elle. Qui, a priori, n’est pas faite pour ce monde, mais qui a priori, y trouve son utilité de Pacificator :o) En particulier des guerres intérieures. Mais aussi une nana vachement contemplative.

Je sais que je ne suis qu’une goûte d’eau dans l’océan de l’Humanité, et aujourd’hui, l’impuissance à tout résoudre pour tout le monde ne me dérange plus tant que ça. Je me dis qu’à chacun sa quête. Et que chacun mérite la confiance en sa réussite.

– Je ne vis plus au jour le jour, mais à la seconde la seconde ! dixit Sacha.

Et bien moi aussi. Je trouve ça bien plus passionnant. Je m’exerce avec Babouchka. On fait toujours le même bout de chemin, chaque matin, chaque soir, pourtant, quelque chose de nouveau s’y passe à tous les coups. Je crois que l’Univers m’apprend à vivre libre.

Bref, je voulais vous raconter une expérience positive de l’AVC. Absolument tout ce qui nous arrive est exactement ce qu’il nous faut pour un mieux. C’est ce que je crois, et du coup, c’est ce qui m’arrive.

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Voici pourquoi j'écris : "Il n'y a pas de gens faibles, il n'y a que des gens qui ne savent pas ce qu'ils valent." Et voilà ce qui m'y pousse : "Les enfants sont des énigmes lumineuses." Des mots de Pennac, évidemment :o)

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