La vulnérabilité est ma force

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Et donc le tuyau de vidange. Qui a pété.

Je me suis sentie très vulnérable, sans mon homme, à gérer le lave-linge. Pourtant c’est que dalle, ça s’apprend en cinq minutes sur YouTube. Et sur Internet on trouve tout ce qu’il nous faut, ça nous arrive dans les trois jours à notre porte, c’est génial. Il serait temps que nous les filles, on se dise que les hommes aussi ont besoin d’être libérés. Donc bon, de toute façon je l’aurais fait toute seule. Je suis archipour libérer les hommes. Mais quand même, c’est mon premier homme qui m’a donné une telle sensation de sécurité.

C’était un samedi. Je venais de rencontrer à nouveau la P’tite Jolie. Ca faisait un moment, on se rencontrait, elle avec sa chienne moi avec la mienne, et chaque fois on s’est fait un sourire plus large. C’était la première fois qu’elle me disait plus que bonjour. Et d’entrée, elle me dit qu’elle a été foutue à la porte, qu’elle a un endroit où crécher pour elle mais pas pour sa chienne. Il lui fallait absolument trouver un endroit pour elle. Absolument, c’est sûr. Elle a répété ça jusqu’à ce que je cède enfin et que je lui dise oui mais bon il faut quand même qu’elle s’entende bien avec Babouchka… Tu parles… Ma Babouchkaya… Quelle chienne adorable… Elle a carrément laissé Rubics lui manger dans sa gamelle, et même grogner que Babouchka n’y aille pas. Bon les os c’était pas pareil, ça m’a un peu rassurée 🙂 Elle m’a aussi dit qu’elle commençait à travailler lundi en temps qu’AMP à l’EHPAD, et qu’elle avait une copine avec laquelle la situation ne passait pas.

Le tout dans maintes et maintes détails dit très très rapidement.

Elle est passée chez moi vers 22h le soir même pour voir si elles s’entendraient bien. Et puis à 1h elle emménageait chez moi aussi. Le gars chez le quel elle créchait avait été désagréable avec elle. Et comme elle s’est déjà faite violer deux fois elle pouvait pas.

En même temps, elle me parlait de trucs que j’adorais. Le monde invisible et impalpable, mais qu’on ressent tous. Celui de notre inconscient.

C’est drôle, parce que je lui ai dit qu’on ne pouvait mentir à un inconscient dès ce soir là. Il fait le choix de nous laisser y croire ou pas selon la gravité de la situation. Il m’a laissé croire qu’elle était un petit génie du social durant deux jours, le mien. Et puis il a commencé à m’avertir à chaque gros mensonge. Je me disais tiens ça sonne faux. Bref, deux jours, c’est ptêt qu’elle l’est bien, mais qu’il faut encore qu’elle choisisse la paix plutôt que la colère et la haine à chaque fois que quelqu’un ne fait pas exactement ce qu’elle veut. Je l’espère…

Ok d’accord. Je m’avance un peu dans le temps, et je ne vous ai pas encore dit à quoi elle ressemble.

A un petit voyou des cités des années ’80 tout en rouge noir blanc. Un tout petit zozio tout frêle. 42kg. Et qui te parle façon ouèche-ouèche en roulant de toutes ses toutes petites mécaniques. Bon elle faisait plus zozio que ouèche ce jour là. Elle m’a pris toute la sainte journée. Et il lui fallait ceci et cela. Et y’a sa copine qui est venue. Ils se sont pris la tête je vous épargne ça. Je leur ai demandé d’aller dans sa chambre, elles ont rien voulu savoir du coup j’avais pas d’autres choix que d’en sortir si je voulais mon petit brin de paix.

J’étais gentille c’est sûre. Mais j’allais super mal perso. Ca me plaisait pas du tout ce qui se passait dans mon chez moi tous paisible et enfantin que je ne partageais depuis février qu’avec Babouchka, la Coquinouche que je kiffe, et parfois mon homme, mais dernièrement, comme vous vous en doutez, ça n’allait plus tellement. Donc bon surtout Babouchka. Et v’là la paix qu’on avait instauré. Une paix toute joueuse et toute joyeuse. Chaque jour, à chaque instant.

Mais bon. J’ai tout ravalé. C’est encore une gamine. 22 ans. Génération Z versus génération X.

Ah oui. Elle me dit :

– J’ai 205, non 206 de QI.

– Aouah ! Einstein en avait 160. Moi j’ai dans les 135. Un gars normal a dans les 100. Je capte pas tellement Einstein. Et le gars normal encore moins. Alors toi, je risque pas de te comprendre.

Et elle me fait :

– Mais ouais mais je suis une Extra-Terrestre, moi. J’en ai tout le temps plein la tête, même quand je dors, j’ai jamais un sommeil réparateur. Je fais des voyages astraux. Ah ouais mais moi je suis magnétiseur, coupeur de feu,..

Et j’sais plus quoi, elle parle si rapidement que malgré la plus grande intention que je lui portais je peux pas me souvenir de tout… Ah oui ! Elle voyait les morts !

– … et je vois les morts. Je te jure, mes yeux ils deviennent tous verts quand ma grand-mère morte est là, tu verras, et ceux de mon chat pareil !

Ben quoi. C’était mignon !!! On aurait dit une série fantastique comme je les aime mais genre en vrai !

Bon j’ai quand même été vérifier. Il y a deux tests de QI. L’un dont le max est 160, celui qu’Einstein a passé. Et un nouveau. Le meilleur a un score de 225 à ce jour. Tout de même, parmi les dix premiers, il y en a qui n’en ont que 170. Soit on aurait dû en entendre parler soit on en entendra parler sous peu, va savoir.

J’ai toujours de l’espoir. Elle fait partie de la dernière génération dont je me suis occupée il y a dix ans. Et je voyais dans les petits de la Génération Z vraiment des Grands Hommes à venir, qui changeraient tout entre les Hommes. Et cette petite se présentait vraiment comme bien au delà de tout ce que je pouvais imaginer de bon et de beaux pour ces petits ! Alors bon. Même si ce n’est que dans son imaginaire, ça reste beau…

J’aime voir le beau chez les gens seulement, en particulier lorsque je me sens vulnérable. Mais le tuyau, je l’ai eu toute seule ! Et devant jeune témoin. Qui n’a pas tant admiré mon travail, ça ne l’intéressait pas du tout. Mais moi je m’en fichais. A présent, mon homme était en moi, et je pouvais me permettre de prendre des risques, je savais que même vulnérable, je pouvais me sentir en sécurité.

Et il me fallait bien ça dans les onze jours à venir… Parce que bon, ce soir là même, fin du premier jour, le lendemain elle bosse à 5h etc, 2h du mat’, elle grimpe à ma fenêtre et s’assoit les pieds dans le vide.

– J’adore le vide, j’adore être en hauteur !

Franchement, j’ai été gentille, mais qu’est-ce que j’ai été con… Je l’ai carrément laissé être… Truc de ouf…

Ca suffit pour cette fois. La prochaine fois je vous raconterai le second jour, celui où elle a dû bosser. A priori 🙂

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Voici pourquoi j'écris : "Il n'y a pas de gens faibles, il n'y a que des gens qui ne savent pas ce qu'ils valent." Et voilà ce qui m'y pousse : "Les enfants sont des énigmes lumineuses." Des mots de Pennac, évidemment :o)

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