J’ai imaginé ma vie à venir

Classé dans : Mon Journal de Licorne | 2

Mes Chers Témoins,

Je vois la vie d’une manière unique, un peu comme chacun de vous. Que votre vision soit semblable ou non, j’aimerais beaucoup recueillir vos témoignages, si jamais une partie ou une autre de cette tartine journalière vous inspire 🙂

Le plus balaise pour moi, c’est d’arriver à choisir les moments, un seul peut vous coûter une tartine de 1000 mots 🙂 Il faudrait en fait ralentir le temps, car chaque moment, si minuscule soit-il, compte dans une vie. Il raconte des possibles en fonction des passées que l’on connait et ceux que l’on ne connait pas consciemment.

Ma vie a changé 17 fois en 20 ans. C’est le nombre de fois où j’ai déménagé depuis mon premier déménagement à 16 ans de Belgrade, en Yougoslavie, un pays qui n’existe plus et où je suis officiellement restée enfant. Et tout le reste en découle…

Cette fois j’ai envie de le faire aussi authentiquement qu’il m’est possible de le faire, et c’est pour ça que je résiste. Ca fait 5 mois. Je suis une fille qui ne se livre que de plus en plus, mais bon, c’est pas encore comme un vrai artiste. Quand même, 43 ans de vie bien douillette, dans mes p’tites grottes, bien à part du monde entier, en pleine Grande Ville. Rares étaient ceux qui y entraient. Rare aussi les moments où j’en sortais, sauf pour aller bosser avec les enfants. Ca se lâche pas si facilement.

Trois ans à la campagne et on dirait que ça me donne des ailes ! Tous ceux que j’ai connu ici sont des vadrouilleurs, sauf les p’tits vieux qui ne se sont jamais aventuré hors de leurs champs plus loin que le premier café du coin.  Ou le deuxième quand le premier est fermé. Et puis la première pompe à essence aussi. Mais toujours vivaces pour parler cochons 🙂

Et c’est comme si tout m’avait préparé à une saison sur les routes, depuis des années. Depuis 2007 plus exactement. Et même si on veut, depuis Belgrade. En fait, on ne voit plus que les éléments de notre vie qui nous pousseraient subtilement vers l’objectif qu’on s’est donné. Et aussi les signes, qui nous y mènent.

Et donc ça fait deux ou trois jours, je me suis mise à rêver ma vie à venir. C’est toujours comme ça en fait. Mais j’en n’avais pas conscience. Une toute petite maison en bois dans les bois. Pleine de fleurs et de couleurs en toutes saisons. Un lieu à moi où je pourrais toujours revenir, les rudes mois de l’hiver de l’âme. Et partir sur les routes les beaux mois en temps qu’Artiste Passeur, premier du nom 🙂

Et alors y’a le p’tit Loïc qu’est passé le jour de son anniv’ et il a parlé d’un terrain tout en pente et tout en bois. J’y pense et je rejette immédiatement la possibilité. Le lendemain, j’ai eu l’occasion d’avancer seule à contre-courant de tout un tas de monde qui envahissaient la nationale à pied pour la Fête de la Fraise, juste en bas de chez moi. Et puis avec Babouchka on s’arrête dans un joli petit coin de Dordogne, et lorsqu’on en sort, deux p’tits vieux avançait devant moi.

Pour moi, c’était tout un signe. J’avançais à contre-courant là où j’allais, mais il y en a eu d’autre avant moi. Et là, Sacha m’y emmène, sur ce terrain en pente plein d’arbres, et me dit :

– Si tu veux, c’est à nous !

Et ben ouais, tu parles que je veux ! Et il me fait :

– Bon c’est un projet à long terme…

Et ben ouais, tu parles que c’est un projet à long terme ! C’est que des arbres super hauts. Avec des pentes à peine grimpables sans le matos de grimpette. Mais avec des petits coins à plats quand même 🙂 Juste au-dessus d’un petit ruisseau 🙂

Alors, les premiers obstacles qui arrêterait n’importe qui de sensé, les voilà :

  1. Je n’ai pas encore de permis de conduire. Je n’ai pas les 1000 ou 2000€ que ça coûte.
  2. Et pour être franche je n’ai pas le courage de passer encore un exam pour un truc qui fait flipper de toute façon, à 43 ans et un AVC passés.
  3. Je n’ai pas les 4000€ que ça coûte, rien que le terrain.
  4. Et puis je me dis v’là la quantité d’arbres qu’on va déglinguer à nous tous seuls…
  5. Je ne crois pas encore entièrement à tout ce que j’avance,…

Mais assez tout de même pour me lancer dans le vide malgré la flippe de m’écrouler. Le maître à bord sera mon inconscient, c’est-à-dire Perlipopette 🙂 Mon rôle sera de noter la où je bloque, et tenter de le débloquer. Pour atteindre un but. A priori quel qu’il soit.

Là, pour moi, ça sera ma vie idéale, telle que je la vois à présent. Avec d’immenses changements. Sans savoir si je m’y sentirai bien. Sans savoir si ça ne me mènera pas là où j’ai le plus peur d’aller, à la rue, sans personne pour m’aimer. J’ai bien failli une fois, mais j’ai dû me sentir encore assez aimable pour accepter l’aide d’un ami.  Ou peut être là ou je voudrais le plus aller le moment voulu, sans que je n’en sache rien pour le moment.

Je me retrouve encore, une dixième fois, en position de tout recommencer cette fois à partir de -800€. J’essaye de le faire en flippant le moins possible, en me rassurant, depuis 5 mois, mais je ne sais pas où je choisis d’aller. Et là, j’ai très envie de vivre une vie de nomade, à votre rencontre, et à la rencontre de vos inconscients, tous si beaux, alors pourquoi pas tenter ? De toute façon si c’est pas pour moi je vais vite le savoir. Ca me mènera sur autre chose de mieux, toujours, et toujours, mieux… 

P.S. Et voilà ce que ça fait, une tartine de pile 1000 mots 🙂

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Voici pourquoi j'écris : "Il n'y a pas de gens faibles, il n'y a que des gens qui ne savent pas ce qu'ils valent." Et voilà ce qui m'y pousse : "Les enfants sont des énigmes lumineuses." Des mots de Pennac, évidemment :o)

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